Depuis 70 ans, Bernard Cadène fait danser la couleur dans ses toiles

  • Bernard Cadène dans son atelier de Cugnaux où il reçoit les amateurs d’art.
    Bernard Cadène dans son atelier de Cugnaux où il reçoit les amateurs d’art. DDM - NATHALIE SAINT-AFFRE
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l'essentiel Avant une grande rétrospective qui lui sera consacrée à Cugnaux où il réside, en 2025, Bernard Cadène fête, cette année, 70 ans d’une carrière de peintre rythmée par la couleur mais aussi par la musique.

À bientôt 82 ans, Bernard Cadène fête cette année 70 ans de peinture d’un style très reconnaissable qui fait la part belle à la couleur et aux traits affirmés. "J’ai commencé à peindre et à dessiner à l’âge de 12 ans", raconte ce natif de Decazeville dans l’Aveyron dont les premiers tableaux oscillent étonnamment entre le noir et le gris comme la terre du bassin houiller sur laquelle il a fait ses premiers pas. Non loin de là, à Rodez, un autre grand peintre a commencé par utiliser le brun du brou de noix avant de faire du noir sa teinte fétiche. C’est Pierre Soulages, le maître du noir lumière aussi appelé outrenoir. Aujourd’hui, hormis leur appétence pour l’art abstrait, rien plus ne permet la comparaison entre le style des deux peintres aveyronnais. Mais c’est aussi à l’âge de 12 ans, alors qu’il est élève au lycée Foch que Pierre Soulages visite avec sa classe l’abbatiale Sainte-Foy de Conques, où se révèlent sa passion de l’art roman et son désir de devenir un artiste.

"Soulages est bien entendu un immense peintre, un maître même, mais je trouve son travail austère et répétitif dans la réalisation", estime Bernard Cadène. "J’ai fait beaucoup de dessins en noir et blanc et ensuite la couleur est apparue comme une évidence.

Des toiles vives et éclatantes

Au milieu des rouges flamboyants, des teintes vives et des tourbillons de couleurs, Bernard Cadène se fait un devoir de mettre en valeur le dessin. « Mes toiles sont un mélange d’abstrait et de réalisme car j’aime montrer que je sais dessiner. J’admire Le Gréco pour la subtilité du trait et la qualité du dessin », explique le professeur des Beaux-Arts qui n’a pourtant enseigné qu’un jour et demi. « C’était en 1968. J’ai eu peur. Je suis parti sans rien dire ».

Pour gagner sa vie, Bernard Cadène bifurque alors vers la pub et l’audiovisuel jusqu’en 1985. Son retour vers la peinture ne pouvait être qu’éclatant. « Je suis vite devenu un junkie de la couleur », s’amuse-t-il à raconter. « Je suis un coloriste, un peintre de la vie. Ma peinture est un remède contre la dépression. Je suis un optimiste et tout le contraire de l’artiste torturé pour qui la souffrance fait naître l’art. Ma nature est festive comme mes tableaux ».

A lire aussi : "80 pinceaux" de Bernard Cadène, ça se fête

Inspiré par la note bleue

S’il a déjà passé 70 ans à peindre, Bernard Cadène aurait pu devenir musicien. "À l’âge de 7 ans, j’ai commencé à apprendre le violon puis ensuite la basse ce qui m’a permis de payer mes études en jouant dans des bals avec l’orchestre de Jacques Vila". Depuis, lorsqu’il se met au travail, Cadène allume aussi l’enceinte installée dans son atelier. "Je peins beaucoup en musique. Elle influence ma peinture. Pour moi, il existe deux génies : Picasso et Miles Davis. Quand j’écoute des big bands de jazz, la couleur explose dans mes toiles. La musique m’inspire, elle accompagne mes mouvements. Je peux mettre quatre ou cinq heures pour réaliser un tableau. D’ailleurs, plus vite il est fait, meilleur il est".

Des toiles dans lesquelles le dessin fait son retour et où l’on reconnaît Toulouse à travers ses monuments majeurs que sont le Capitole et la basilique Saint-Sernin. Des affiches aussi que tout le monde a vu un jour en vitrine d’un magasin à l’occasion de la Foire de Toulouse, des festivals Jazz en Comminges ou Toulouse Les Orgues, ainsi que pour le 111 des arts qui soutient la recherche contre le cancer de l’enfant. La rétrospective qui lui sera consacrée dans sa ville de Cugnaux d’octobre à décembre 2025 donnera un aperçu de l’ensemble de sa création.

160 expositions à travers le monde

Depuis qu’il est côté au marché de l’art en 1998, Bernard Cadène a réalisé 2 038 toiles numérotées. "Je peins tous les jours ou je dessine, à la gouache aussi, c’est un besoin, une gymnastique", explique le peintre. "Je fais aussi des croquis sur un carnet pour passer le temps et je remets en musique à l’atelier". Le résultat, c’est 160 expositions personnelles des États-Unis au Japon, en passant par le Suisse et l’Italie. En France, il travaille avec plusieurs galeries. Art 27 à Montauban, la galerie Nadine Granier à Albi, chez Alexandre Leadouze à Paris. À Toulouse, il a arrêté sa collaboration avec la galerie Daudet à laquelle il a été fidèle pendant des décennies depuis le changement de propriétaire. "Les conditions ne me convenaient pas", précise Cadène. "Les gens peuvent venir chez moi à mon atelier de Cugnaux. Il leur suffit de réserver et je les recevrai". Une occasion de découvrir l’espace de création de l’artiste, bercé par la musique et le chant des oiseaux.

Réception à son atelier de Cugnaux sur rendez-vous par mail : cadene.bernard@gmail.com. Détails sur le site : www.bernardcadene.com
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Les commentaires (3)
madodeproust Il y a 7 jours Le 25/05/2024 à 15:10

Mr Cadene est un artiste reconnu. Il a des dizaines d'oeuvres à son actif, des dizaines d'années de création mais dès qu'on prononce son nom, on sort l'arbre en ciel. Comme si il n'avait fait que cela. Personnellement je n'aime pas non plus cet arbre mais de là à rester bloquer là dessus ad vitam æternam...

Canalet31 Il y a 11 jours Le 22/05/2024 à 08:55

la corrosion est partout sur L'arbre en ciel, celui là il ne pourra pas être abattu ....

pleven Il y a 13 jours Le 20/05/2024 à 07:26

Monsieur Cadène a réalisé, pour la mairie, l'arbre en ciel dans un rond point, qui est classé parmi les dix pires ronds points de France. Ca a couté cher aux Cugnalais, mais comme c'est une oeuvre, c'est difficile à détruire