Roman Polanski : un collectif féministe se mobilise contre la sortie du dernier film du réalisateur dans les cinémas de Toulouse
Le collectif féministe NousToustes31 s’est mobilisé mercredi contre la sortie du dernier film de Roman Polanski, "The Palace". Les salles obscures toulousaines ont décidé de ne pas le programmer.
"Nous dénonçons l’impunité des agresseurs et des violeurs dans le monde du cinéma", clame le collectif NousToustes 31 devant les portes du cinéma Pathé Wilson. Ce mercredi 15 mai, il s’est mobilisé contre la sortie du nouveau film du réalisateur Roman Polanski, "The Palace". "Pour rappel, Roman Polanski a fui la justice des États-Unis en 1977 après avoir été condamné pour un viol sur mineure. Il est visé par un mandat d’arrêt international de justice des États-Unis. Polanski est un symbole de l’impunité en matière de violences sexuelles et de pédocriminalité", assène le collectif.
Cette mobilisation, qui a attiré une centaine de militants, intervient également le lendemain de la relaxe du réalisateur, qui était visé par un procès en diffamation après avoir qualifié de "mensonges" les propos de l’actrice britannique Charlotte Lewis, qui l’accuse de viol.
Un film absent des programmations
Les salles obscures toulousaines ont pourtant pris la décision de ne pas diffuser le film. Elles évoquent principalement sa piètre qualité. "C’est très mauvais. La qualité du film nous a évité d’avoir à débattre de la pertinence de sa programmation", expose Arnaud Clappier, directeur du cinéma Utopia de Borderouge. "Cette raison n’est pas légitime. Qu’importe si le film est bon ou mauvais, nous appelons les cinémas à systématiquement refuser de diffuser l’œuvre de violeurs et d’agresseurs", rétorque le collectif.
"Une manifestation devant notre cinéma alors que nous ne passons pas le film me laisse dans l’incompréhension", renchérit Daniel Paulard, directeur du Pathé Wilson. Le cinéma a été visé notamment pour avoir accueilli, en septembre, le réalisateur Luc Besson qui a fait l’objet d’accusations pour violences sexuelles.
Des campagnes de mails pour faire pression
Quelques semaines avant la mobilisation, le collectif a lancé une campagne de mails pour inciter les cinémas toulousains à ne pas programmer "The Palace". "Nous en avons envoyé à tous les cinémas, sauf l’Utopia de Borderouge et de Tournefeuille, l’American Cosmograph et l’ABC qui nous avaient assuré ne pas le programmer", expose NousToustes 31.
Le collectif avait déjà eu recours à des campagnes de mails pour demander la déprogrammation du spectacle de Seb Mellia au Casino Barrière, à la fin du mois de janvier. Le comédien est visé par une enquête préliminaire pour agression sexuelle depuis mercredi, après un dépôt de plainte en 2019. "Nous exigeons que cesse la mise à l’honneur des violeurs dans les cinémas de Toulouse, mais aussi dans les théâtres, les salles de concert, les salles de spectacle et tout autre espace culturel ", souligne le collectif."Nous croyons les victimes. On n’a pas besoin de se baser sur une procédure judiciaire, et encore moins sur une condamnation, car 0.6 % des violeurs sont condamnés."
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