Les Gersois "champions" des passages aux urgences après avoir consommé de l’alcool
Selon une dernière étude de Santé publique France, le Gers est le département français présentant le taux le plus important de passages aux urgences en lien direct avec la consommation d’alcool.
Alors que la période des fêtes et festivals a commencé tambour battant dans le Gers, voilà un rapport qui devrait inciter à la modération et à l’humilité. Sur l’année 2023, notre département apparaît ainsi en première position au niveau national au sujet des passages aux urgences en lien direct avec la consommation d’alcool, selon une récente étude de Santé publique France.
Les chiffres sont éloquents, quel que soit le genre concerné. Chez les hommes, le taux de passage aux urgences en lien direct avec la consommation d’alcool s’élève ainsi à 1,73 %, contre une moyenne nationale de 1,52 % et une moyenne régionale de 0,94 %. Chez les femmes, ce taux retombe à 0,91 % (moyenne nationale de 0,60 % et moyenne régionale de 0,47 %) mais connaît une forte progression ces dernières années. De quoi interpeller les autorités sanitaires. "On se doute bien qu’on a un score qui n’est pas bon du tout", reconnaît Didier-Pier Florentin, directeur départemental de l’Agence régionale de santé.
"C’est dans la tranche des 18-45 ans que l’on consomme le plus"
Si une différence notable existe entre les sexes, le risque n’est pas non plus le même en fonction de l’âge. L’étude fait ainsi apparaître une part d’alcoolisations ponctuelles importantes (API) nettement plus élevée chez les jeunes sur le plan national (21,5 % des 18-30 ans sont concernés contre 10,5 % des 61,75 ans). En ce qui concerne le lien entre consommation et hospitalisation, l’intoxication éthylique aiguë est la pathologie la plus représentée parmi les différentes pathologies pouvant être identifiées comme directement liées à l’alcool. "S’il y a un passage aux urgences, c’est qu’il y a un accident à domicile ou sur la voie publique", ajoute Didier-Pier Florentin, qui évoque notamment les accidents de la route liés à l’alcool.
Au-delà d’une consommation qui peut parfois s’apparenter chez les jeunes à un rite initiatique, la pratique du "binge-drinking" (ou API) s’est largement répandue ces dernières années. Un phénomène que l’on retrouve notamment lors des fêtes et festivals, où l’alcool coule souvent à flot.
Pour Didier-Pier Florentin, ces festivités propres au Gers ainsi qu’à d’autres régions de France (Landes et Bretagne entre autres) ne suffisent toutefois pas à justifier des habitudes visiblement ancrées au sein de la population. "C’est dans la tranche des 18-45 ans que l’on consomme le plus, hors événements festifs type bandas, et avec des associations d’autres consommations, précise-t-il. Les durées d’hospitalisation sont courtes : moins de 3 jours en moyenne, quelques-unes en réanimation, mais 1/4 des patients sont sortants sans hospitalisation."
Conscient du problème, le directeur départemental de l’ARS rappelle les efforts fournis par les autorités pour sensibiliser la population en amont des fêtes et festivals. "Le travail de prévention qu’on fait à Pentecôtavic et aux Bandas à Condom commence à porter ses fruits, parce qu’on a moins de situations d’éthylisme fort que les années précédentes."
Reste à poursuivre ce travail de prévention partout sur le terrain, en dehors des festivités, et en particulier auprès de la jeunesse. "Il y a des opérations de prévention à faire au travers des contrats locaux de santé avec les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) du territoire pour arriver à cerner un peu plus le problème. Il y a un travail à faire à tous les âges", conclut Didier-Pier Florentin.
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