« Oui au tri des ordures mais non au tri des enfants » : colère au collège contre les groupes de niveaux
Mobilisés contre la réforme du « choc des savoirs », plusieurs enseignants, élèves et parents des collèges Emile-Zola et Berthelot de Toulouse ont défilé lundi matin pour dénoncer « le tri social » induit par les futurs groupes de niveau.
Plusieurs collèges du centre de Toulouse se sont mobilisés lundi matin contre la réforme du choc des savoirs portée par le ministère de l’Éducation nationale. Une cinquantaine de parents, élèves et enseignants d’Emile Zola, dans le quartier Saint-Michel, se sont d’abord rassemblés à 8 h devant l’établissement dans lequel la FCPE avait appelé à une opération « Collège mort ».
Rejoints par les professeurs des collèges Berthelot et Anatole France, les manifestants ont rallié l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation, à Saint-Agne, pour dire leur « oui au tri des ordures mais non au tri des enfants ». « Mettre des enfants dans des groupes de niveau revient à effectuer un tri social insupportable. Le collège est un lieu où l’on est là pour faire société or cette réforme invite les élèves et les familles à un repli sur soi qui va nous empêcher de vivre totalement ensemble. Elle va à l’encontre du rôle émancipateur de l’éducation puisqu’elle est là pour mettre les enfants en compétition, dans un esprit de performance, afin de répondre à des exigences très discutables d’évaluation internationales formatées et uniformisées », estime Mélanie Kalsons, professeur de français au collège Emile-Zola.
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Manifestation ce lundi
Mobilisés aux côtés de leurs parents et de leurs professeurs, plusieurs élèves « inquiets pour leur avenir » ont aussi déserté les salles de cours ce lundi pour leur première manifestation avec banderoles et slogans. À la rentrée prochaine pour les 6e et 5e, et dès 2025 pour les 4e et 3e, il est prévu que sur plus d’un tiers de l’emploi du temps, en français et en mathématiques, les élèves soient extraits de leur classe pour rejoindre différents groupes de niveau avec le risque de « regroupements à plus de trente puisque cette réforme se fait à moyens constants », dénoncent les enseignants.
Professeur d’histoire-géographie en 3e au collège Berthelot, Aurélien est aussi « vent debout » contre cette « énième réforme » qui « va à l’encontre de toutes les recherches en sciences de l’éducation ». « Pour progresser, il faut de l’hétérogénéité, c’est la base de toute démarche pédagogique et de la vie en société », explique l’enseignant gréviste qui a prévu de participer à la manifestation unitaire prévue à 13 h au départ des allées Jean-Jaurès à l’appel de l’intersyndicale 31 réunissant les syndicats Snes, Snuipp, Fo, Sud et CGT Education.
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