PORTRAITS. JO de Paris 2024 : Dupont, Marchand, Oumiha, Julien… On vous présente quatre champions à suivre cet été aux Jeux Olympiques
La liste définitive des athlètes français qui disputeront les Jeux Olympiques sera connue au début du mois de juillet. Mais certaines têtes d’affiche de la région ont déjà l’assurance d’y participer. A 100 jours de l’ouverture des JO, La Dépêche du Midi en a sélectionné quatre.
Léon Marchand, le prodige
Malgré ses 21 ans, Léon Marchand a déjà l’expérience des Jeux Olympiques. Le nageur toulousain était à Tokyo en 2021. Il portait alors l’étiquette de jeune espoir de la natation française. Mais à peine trois ans plus tard, c’est avec le statut de star mondiale de la natation et principal espoir français de médailles que Marchand s’apprête à plonger dans le bassin olympique de Nanterre.
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En effet, le temps d’une olympiade, le sociétaire du club toulousain des Dauphins du Toec a eu le temps d’exploser les records de France, d’Europe et du monde sur plusieurs distances. Mais aussi de remporter cinq titres mondiaux et un titre de champion universitaire aux Etats-Unis (en Arizona), où il est installé depuis trois ans. Un éloignement géographique qui s’avère d’ailleurs bénéfique à l’heure de préparer la plus grande compétition sportive. Léon Marchand vit loin, très loin, de l’engouement qu’il suscite : « J’en ai conscience [de cet engouement] mais je ne réalise pas car je suis loin de tout ça. Je suis revenu en France l’année dernière donc j’ai compris ce qu’il se passait […]. Mais comme je suis aux États-Unis, je me tiens éloigné de cette hype », expliquait-il dans une interview pour Eurosport, le 14 avril.
Il peut donc se préparer en toute décontraction, avec son entraîneur local, le célèbre Bob Bowman, mais aussi en suivant à distance, les conseils de son coach de toujours, le Toulousain Nicolas Castel. « C’est le nageur qu’on a qu’une fois dans une vie, expliquait ce dernier à La Dépêche du Midi. Que ce soit sur le plan technique, les aspects mentaux, mais aussi dans sa communication et sa relation avec les autres. Léon c’est le top du top. Je l’ai toujours challengé et lui ai proposé des choses qui pour moi, paraissaient impossibles et il les a rendues possibles. »
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Admiratif, Nicolas Castel retrouvera Léon Marchand dans quelques semaines. Le prodige des bassins a prévu de revenir à Toulouse pour préparer les prochains championnats de France (du 16 au 21 juin), dernière compétition majeure avant l’échéance olympique.
Antoine Dupont, le défi
La star mondiale du rugby à XV voulait un nouveau challenge, le voilà servi. Antoine Dupont s’est lancé le défi d’intégrer l’équipe de France de rugby à VII afin de participer aux prochains JO – le XV ne faisant pas partie des épreuves olympiques. Depuis janvier, celui que l’on ne présente plus depuis un bon moment sur les terrains « quinziste », doit se faire un nom (ou plutôt une réputation) dans le jeu à sept pour prouver qu’il mérite sa place avec l’équipe de France de la discipline. Malgré son aura dans le mundillo du ballon ovale, c’est avec humilité que le Haut-Pyrénéen s’est lancé : « Aujourd’hui il y a un groupe élargi dont je fais partie. Je vais passer du temps avec eux, essayer de m’acclimater au mieux, en espérant être performant pour postuler à ces JO », expliquait Antoine Dupont, en novembre dernier.
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Les mois ont passé et le joueur de 27 ans a eu le temps de faire ses preuves. Le joueur du Stade Toulousain a en effet participé à de nombreux stages avec France 7 – il est d’ailleurs actuellement à Capbreton avec les Bleus – et a participé à deux tournois du World Sevens Rugby. C’était cet hiver en Amérique du Nord : à Vancouver puis à Los Angeles. Résultat, les Bleus sont revenus avec deux médailles dans les valises. Une en bronze au Canada mais surtout une médaille d’or glanée en Californie. Une première pour l’équipe de France masculine depuis 2005. De là à y voir un effet Dupont ? Cela pourrait paraître prétentieux voire irrespectueux pour les septistes qui ferraillent depuis des années loin des projecteurs.
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Il n’empêche, le demi-de-mêlée toulousain a tout de même mis tout le monde d’accord : il mérite sa place avec les Bleus du 7 même si son jeu reste perfectible. Une grosse performance des Tricolores aux JO sera le meilleur moyen pour lui, d’évacuer l’échec de la Coupe du monde (à XV) de l’automne dernier qui n’est pas encore tout à fait digéré.
Mélody Julien, la promesse
Et si un petit village tarnais de 2000 habitants pouvait se targuer d’avoir donné naissance à une médaillée olympique ? C’est le rêve fou de Montredon-Labessonié, où est licenciée Mélody Julien. À 24 ans, la marathonienne rêve en grand après avoir ébahi le monde de l’athlétisme en y faisant une entrée fracassante quelques années en arrière. En 2021, elle catapulte le record Espoirs du marathon féminin à Amsterdam… pour sa première participation à la distance, alors qu’elle s’entraîne trois fois moins que les cadors de la discipline, principalement autour du barrage de Bezan, chez elle.
La suite ne sera que progression, toujours à l’Association Multisports Montredonnaise où elle n’a jamais cessé de courir, malgré les intérêts marqués de plus grands clubs. « Ils peuvent taper à la porte autant qu’ils veulent, nous n’irons pas ! » clamait Max Lesauvage, l’entraîneur de Mélody Julien, dans nos colonnes. « On est un peu paysans, fiers, de l’être. On veut prouver qu’on peut se débrouiller seuls dans un village de 2000 habitants. » La marathonienne l’a prouvé à l’envi, au fil d’un quotidien qui s’est tout de même professionnalisé.
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Pour préparer les JO, celle qui a réussi le concours de professeur des écoles a pris une année sabbatique et enchaîne désormais les stages et les compétitions, continuant à briller en France et au-delà. Le 3 décembre dernier, elle a signé son record personnel lors du marathon de Valence en 2h25, juste derrière Mekdes Woldu, la deuxième meilleure performeuse française de l’histoire ce jour-là (2h24’42’’) qui s’élancera également avec le maillot bleu lors du marathon des Jeux de Paris, le 11 août prochain.
Actuellement du côté des Sables d’Olonne, où son « moral est au beau fixe », Mélody Julien va s’y préparer en passant au total dix semaines de stage à Font-Romeu, lieu incontournable pour les athlètes français, et aura avant ça des ambitions de médaille, notamment par équipe, aux championnats d’Europe de semi-marathon à Rome, en juin.
Sofiane Oumiha, le revanchard
Sofiane Oumiha n’a pas prévu de faire le déplacement à Paris pour revenir les mains vides. Et le Toulousain ne s’en cache pas. Il n’aspire qu’à une chose, pénétrer dans le court central de Roland-Garros le 7 août prochain, pour disputer la finale en catégorie des moins de 63,5 kg et obtenir la médaille d’or. Il faut dire que le boxeur de la Reynerie connaît l’ambiance olympique et a déjà goûté à l’ivresse d’un podium. C’était à Rio de Janeiro, en 2016. Mais entre-temps, Sofiane Oumiha reste sur un échec, une contre-performance qu’il a toujours en travers de la gorge : son élimination lors des huitièmes de finale aux Jeux Olympiques de Tokyo, en 2021.
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Depuis, Sofiane Oumiha n’a pas cessé de remonter sur les rings, que ce soit en amateurs (trois titres de champions du monde, une première pour un Français) mais aussi chez les professionnels (six victoires). C’est donc avec le plein de confiance que s’avance le Toulousain vers son rêve olympique. Un ultime challenge en amateur avant de se tourner définitivement vers le monde professionnel.
Il partage actuellement son temps entre « son » centre d’entraînement du Boxoum et des sessions avec le staff de l’équipe de France avec qui le boxeur de 29 ans prépare son entrée en lice. Pas à 100 % physiquement, Oumiha vient de renoncer à disputer les championnats d’Europe qui débuteront la semaine prochaine en Serbie. Mais cela ne l’a pas empêché d’obtenir officiellement le 12 avril dernier, sa place au sein de l’équipe de France de boxe pour les prochains Jeux.
Au rythme de 11 entraînements par semaine, le poids léger répète ses gammes au côté de son cousin/entraîneur Mehdi Oumiha. Avec une seule date en tête, celle de son entrée en lice : le 27 juillet prochain, au lendemain de la cérémonie d’ouverture.
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