TÉMOIGNAGE. "On lui a versé des verres d’eau en l’insultant" : une mère de famille dénonce le harcèlement que subirait sa fille au collège
Après que sa fille a été rouée de coups pendant un voyage scolaire, une mère de famille prend la parole pour alerter et sensibiliser les autres parents d’élèves.
La lutte contre le harcèlement scolaire est centrale aujourd’hui. De récentes agressions ces derniers jours, à Montpellier ou encore à Viry-Châtillon, ont ému la communauté éducative, parents et élèves. Une mère de famille du Gers, dont la fille est scolarisée à Auch, a décidé de prendre la parole pour "sensibiliser les autres parents".
"Ma fille aînée a fait toute sa scolarité au collège Salinis, il y a déjà dix ans. Tout s’est très bien passé. Sa petite sœur est à présent scolarisée là-bas, en 5e, et on ne peut pas dire que les choses se passent bien pour elle", avance Sophie*. Si son enfant n’est "pas réservée, plutôt naturelle", décrit-elle, elle ne passe pas moins pour autant une mauvaise année scolaire. Le point d’orgue sera au cours d’un voyage en classe de neige il y a deux semaines. Sa fille est prise pour cible, rouée de coups par deux camarades. "Tous les enfants étaient autour et regardaient, c’était humiliant pour elle. Puis, les brimades ont continué, on lui a versé des verres d’eau en l’insultant pendant la boum de fin de séjour. Ce n’est pas acceptable".
Changement d’établissement
L’équipe éducative a immédiatement réagi, reconnaît Sophie. Les parents des élèves supposément agresseurs ont été prévenus, et Sophie également. Des sanctions ont été prises. "Je sais que depuis cet incident, il y a un cordon de sécurité autour de ma fille au collège, l’établissement a pris la mesure de la gravité des faits". Pour autant, la mère de famille préfère que son enfant quitte l’établissement. "J’ai écrit à la directrice, et j’ai été reçue. Ma fille me dit qu’elle a depuis reçu à nouveau des menaces. Elle devait changer d’établissement à la fin de l’année scolaire pour rejoindre la section sportive équitation à Aignan, mais je préfère qu’elle change dès maintenant, après les vacances de Pâques".
Contacté, le directeur académique Farid Djemmal a été mis au courant de la situation. Il précise : "les élèves ont été sanctionnées. La cellule départementale en charge du harcèlement sera mobilisée. Mais en tout état de cause, la règle est toujours la même, ce n’est pas à l’élève victime de quitter l’établissement. Cela peut se faire dans le cadre d’un projet éducatif, ce qui semble être le cas pour cette élève. Il faut dans tous les cas prendre les mesures adaptées en fonction des familles", réagit le représentant de l’Éducation nationale.
"Heureusement que ma fille me parle et qu’elle s’est immédiatement confiée à moi et me dit tout. On a pu stopper rapidement cette situation", ajoute Sophie. "Mais dans le cas d’autres enfants plus réservés, cela peut parfois prendre des proportions beaucoup plus inquiétantes", avertit encore la mère de famille.
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