Une campagne pour venir à bout des moustiques

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  • Le moustique des marais est prêt à perturber nos jours et nos nuits.
    Le moustique des marais est prêt à perturber nos jours et nos nuits. EID Méditerranée / J.B. Ferré
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Corine Sabouraud

l'essentiel Spécialisée depuis 60 ans dans le contrôle des espèces de moustiques qui envahissent les bords de la Méditerranée, l’Entente Interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen (EID Med) a assaini, depuis ce 1er janvier, 17 000 hectares de zones humides implantées entre et les Bouches-du-Rhône.

Invités incongrus des petits-déjeuners matinaux et des apéros en terrasse, les moustiques classiques de l’Aude et des Pyrénées-Orientales n’ont du tigre que l’origine. Aèdes capsius l’été et Aedes detritus en hiver, ils se différencient des Aèdes albopictus (les moustiques tigres) par quelques menues caractéristiques physiques. Et surtout par la dangerosité de leurs piqûres. Là où le "tigre" est susceptible de transmettre une pathologie mortelle, le petit moustique des marais se contente d’infliger un bouton qui chatouille, gratouille et démange. "En mai où il faut chaud et frais à la fois, on a encore les deux, les capsius et les detritus", constate Jean-Claude Mouret, chef d’agence à Narbonne et coordinateur opérationnel pour les Pyrénées-Orientales et l’Aude de l’EID Méditerranée.

Depuis le début de l’année 2024, le responsable s’affaire. "La saison a commencé fort en termes de traitement des zones humides. En milieu naturel où l’on trouve très peu de moustiques tigres, les niches écologiques étant déjà prises par des espèces typiquement régionales, nos autochtones ont proliféré dès les premières pluies", confirme-t-il, sans inquiétude. En moins de cinq mois, l’EID a traité 17 000 hectares dans ses cinq départements de compétence, Pyrénées-Orientales, Aude, Hérault, Gard et Bouches-du-Rhône. Après les épisodes pluvieux du début mai, 1 750 hectares ont également été assainis en pays catalan et dans l’Aude. "Le cumul des précipitations et vents marins a fait monter le niveau des étangs qui ont submergé toutes les zones humides préalablement sèches, ce qui a provoqué l’éclosion des larves", explique Jean-Claude Mouret. Conséquence ? L’EID, réactive, a immédiatement pulvérisé son bio-insecticide, un bacille naturel appelé BTI, seul homologué Europe, durant dix jours, week-ends et ponts fériés compris.

Des parcelles identifiées

"Le développement larvaire étant de douze jours maximum, on doit éliminer les nymphes au plus vite", abonde le dirigeant. Il bénéficie d’une large panoplie de moyens aériens et terrestres. En l’air, avions et hélicoptères agricoles réalisent l’épandage réputé inoffensif sur l’écosystème. Au sol, des véhicules tout-terrain équipés de longs tuyaux d’arrosage font le job sur des parcelles préalablement identifiées. En pays catalan et dans l’Aude, elles se situent inconditionnellement autour de l’étang de Salses/Leucate, de l’étang de Canet-en-Roussillon, aux abords du plan d’eau de Bages-Sigean, de celui de La Palme et du complexe lagunaire de Fleury. "À l’instant où je vous parle, 2024 s’annonce comme une année haute, ce qui ne préfigure en rien la fin de saison. Il est très compliqué d’envisager la suite, sans boule de cristal nous restons sur le pied de guerre", conforte Jean-Claude Mouret. En souvenir d’un été 2023 de sécheresse déserté par ces guerrières à six pattes.

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