Sost. Les brebis se font belles avant leur montée en estive

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  • La tonte en famille se fait par Carole et Christophe Alonso./ GDC.
    La tonte en famille se fait par Carole et Christophe Alonso./ GDC.
  • Direction les estives du côté de Ferrère pour ce troupeau de brebis./ GDC illustration - Vincent Dulong.
    Direction les estives du côté de Ferrère pour ce troupeau de brebis./ GDC illustration - Vincent Dulong.
Publié le
Béatrice Bordonada

Gabriel et Pierre, les enfants du couple, ont grandi avec les brebis, ils ont hâte du haut de leurs 12 ans de se joindre aux adultes. Au petit matin du dimanche 7 avril, tout ce beau monde se rassemble dans la bergerie d’Esbareich dans la vallée de Barousse. La montagne est somptueuse, le soleil pointe au sommet des pics. Les voitures ronronnent sur le chemin avant de se garer après l’aire de pique-nique. Suite au "bonjour", on prend des nouvelles en échangeant quelques phrases. Puis on commence à prendre les tenues appropriées. Enfin chacun prend sa place, il y a les tondeurs, les attrapeurs, les ramasseurs de laine et les pédicures d’ovins, personne ne manque à l’appel. Tous participent à cette filière de la laine, une matière noble mais pas reconnue. Les stars attendent sous le hangar, elles bêlent et sentent que quelque chose se prépare. Les agneaux tètent leur mère, rien ne les préoccupe.

Un attrapeur saisit une brebis et la place sur un support pour faire un travail propre, puis il la passe au tondeur. Une certaine ambiance règne, le geste du tondeur professionnel est précis, en une minute il arrive à enlever la totalité de la toison. Mais il ne faut pas perdre de temps et attraper la seconde pour enchaîner le travail. 120 brebis doivent être tondues dans la matinée. Agacé par les mouches attirées par la sueur, il répète les mêmes gestes en combattant la chaleur et l’humidité du hangar. Ce travail très physique demande de l’attention et de la précision, c’est un savoir-faire ancestral qui est transmis de génération en génération. On commence par le ventre en faisant 3 à 4 bandes, puis les pattes et ainsi de suite. Il faut bien tenir la brebis pour faciliter le travail. Avec ces techniques, l’animal n’est pas stressé, pas de gestes brusques et la tonte est plus rapide. C’est un travail en harmonie avec l’animal.

La laine tombe et les enfants la ramassent pour la mettre dans des ballots, ça partira à la vente mais l’engouement d’autrefois n’est plus présent. "On n’a pas le choix, il faut tondre au moins une fois par an", déclare Christophe.

Après la tonte, la demoiselle va se faire faire les ongles, c’est un moment délicat. Elle rentre dans une cage de contention qui la met sur le dos. Détendue, elle se prête aux soins, les onglons poussent considérablement chez les ovins et une surveillance accrue est indispensable. La manipulation est délicate pour ne pas stresser la brebis. Enfin, après ce bain de jouvence pour ovins, les brebis repartent paître dans les prairies en attendant les hauteurs de Balès.

Mais n’oublions pas la pause casse-croûte en milieu de matinée, où Carole a tout prévu : Saucisson, saucisses cuites, pâté, pain de campagne, tarte maison, une bouteille de rouge et de l’eau, le tout dressé sur la table pour l’occasion. Ces moments conviviaux sont intenses mais fragiles. Le métier n’attire plus, il est trop difficile. Pourtant les brebis sont indispensables pour façonner et entretenir les montagnes de la vallée de la Barousse.

> Vente directe de viande à la ferme Contactez le 06 89 28 02 59.

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