INFO LA DEPECHE. Espionnage industriel ou simple vol : l’inquiétude grandit après la disparition d’un ordinateur crypté près de Toulouse

S’agit-il d’un acte d’espionnage industriel ou d’un simple vol ? Depuis quelques semaines, l’inquiétude grandit au sein des partenaires du Groupe SII. Cette entreprise est spécialisée dans les conseils en technologies et services numériques. Un de leurs ordinateurs cryptés, qui pourrait posséder les données secrètes de nombreuses entreprises toulousaines, a été dérobé. Une enquête judiciaire est menée par les gendarmes de la compagnie de Muret.

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L’affaire démarre le 28 mars. Ce soir-là, une des responsables de la sécurité du Groupe SII gare sa Renault Clio devant son domicile situé à Pinsaguel, au sud-est de Toulouse. Mais à son retour le véhicule a disparu. Et à l’intérieur de l’automobile se trouvaient son PC personnel et celui de son travail. Cet ordinateur professionnel n’est pas commun puisqu’il s’agit d’un "ACID". Il est notamment équipé d’un outil de chiffrement qualifié pour la protection des informations. Ces prototypes sont généralement utilisés pour stocker des données très confidentielles.

Airbus, Thales, Orange, le CNES…

" Le PC qui a disparu contenait potentiellement les contrats industriels de différents clients ainsi que des renseignements sur les personnes habilitées à pénétrer dans certains secteurs. Ce n’est pas un acte anodin", assure un témoin qui ne souhaite pas dévoiler son identité.

Depuis des années, le Groupe SII collabore avec d’importantes entités haut-garonnaises. Parmi elles : Airbus, Thalès, Orange ou le Cnes. Des sites plutôt sensibles. " En volant ce PC, les auteurs cherchaient peut-être à glaner des informations secrètes sur ces sociétés. Si c’est avéré, comment vont-ils les exploiter ? Tout peut être imaginé tant que les suspects sont dans la nature", estime une source proche du dossier.

" Aucune fuite de données" selon le Groupe SII

Au sein du Groupe SII, on préfère relativiser. Les responsables estiment que ce vol est une simple coïncidence sans conséquence majeure. " Nous assumons nos responsabilités. La totalité du parc est parfaitement chiffrée. Nous n’avons pas constaté de fuite de données depuis ces évènements. Ces ordinateurs ne gardent aucune information importante, elles s’effacent tous les jours. Nos méthodes de chiffrement sont bonnes et elles sont validées par l’État", rappelle un des responsables du site.

À ce stade des investigations, la Renault Clio reste introuvable. " C’est un modèle très prisé par les malfrats parce qu’il passe partout", précise un gendarme. Les recherches s’annoncent fastidieuses…