Propreté : Toulouse est-elle vraiment "une ville dégueulasse" comme l’affirme François Bayrou ?
En parlant de « ville dégueulasse », François Bayrou, le maire de Pau, a rallumé la polémique sur la propreté de Toulouse qui souffre d’une vieille image qui lui colle à la peau.
« Miroir, mon beau miroir, dis-moi, qui est la plus belle ? » À la manière d’une star très courtisée, Toulouse a pris l’habitude de contempler son image dans le reflet très gratifiant des enquêtes d’opinion qui en font régulièrement l’une des métropoles françaises où il fait le plus bon vivre. Mais la médaille a son revers et la Ville rose souffre toujours d’une mauvaise réputation qui lui colle à la peau et qui suggère qu’elle serait aussi une ville sale.
A lire aussi : « Aujourd’hui, Toulouse est une ville propre » : le Capitole défend son action environnementale
Fantasme ou réalité ? La sortie de François Bayrou, le maire de Pau, qui a parlé la semaine dernière, lors d’une conférence de presse de « ville perpétuellement dégueulasse » en dit long sur les idées reçues en la matière. Certes, l’élu béarnais s’est aussitôt excusé en admettant « un commentaire stupide et déplacé », mais le mal était (à nouveau) fait. Appelant une réponse immédiate du maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, qui l’a invité à venir voir ce qu’il en était réellement sur le terrain. « Je me dois de corriger ce qui, j’en suis sûr, n’est qu’une maladresse, a ironisé le maître du Capitole. Je t’invite à venir à Toulouse découvrir, sur le terrain, notre action en la matière, au contact des équipes qui œuvrent tous les jours à la propreté de notre belle Ville rose. »
A lire aussi : "Toulouse, une ville perpétuellement dégueulasse" : François Bayrou dérape sur la ville rose, retour sur une polémique en trois actes
La propreté en ville est un combat toujours recommencé…
De fait, l’entretien des rues et des espaces verts est devenu une priorité de la métropole. Mégots, traces de gras, d’urine, déjections canines, chewing-gums collés, poubelles débordantes, les plus visibles des pollutions, sont traquées au quotidien par les 750 agents, qui couvrent les 37 communes métropolitaines. Parmi eux, 628 précisément sont en charge du nettoiement, 65 de la collecte des encombrants, 31 sont affectés au détaguage et au désaffichage pour 26 agents patrouillant à la Brigade Contre les Incivilités (BCI). « C’est un effort remarquable », insiste Nicolas Miziak, l’élu toulousain délégué à la propreté de l’espace public en concédant que la lutte contre les incivilités et la sensibilisation du public aux bonnes habitudes est un combat toujours recommencé. Surtout du point de vue de l’intendance.
A lire aussi : Propreté à Toulouse : une brigade spéciale pour lutter contre les incivilités
« Pour les crottes de chiens, nous avons actuellement disposé 818 dévidoirs à sac sur la métropole dont 458 sur la seule ville de Toulouse, précise-t-il. Et là où il y a ces équipements, les gens ont le réflexe de les utiliser », se félicite-t-il. Sans oublier les 45 cani-parcs déjà installés en ville. « On en ajoute au fur et à mesure et on les agrandit », précise l’élu. Mais c’est sur les mégots qu’il entend livrer bataille cette année. « Nous allons lancer une grande campagne de prévention en développant et en testant des cendriers de rue, confirme Nicolas Misiak. « Il faut comprendre qu’il ne s’agit pas seulement de propreté, mais aussi d’écologie. Jeter un mégot sur un trottoir toulousain, c’est le jeter dans l’océan, où il met des années à se décomposer »… Reste à faire passer le message, en sanctionnant si besoin les récalcitrants, surveillés de près par la Brigade Contre les Incivilités. La carotte ou le bâton !
« Saccage Toulouse », lanceur d’alerte
Depuis deux ans, sur les réseaux sociaux Twitter et Instagram, sur le modèle de « Saccage Paris », le mot-clé « Saccage Toulouse » a fleuri et dénonce au quotidien les saletés, incivilités, aménagements ratés ou réparations jamais réalisées constatées un peu partout dans les rues de la Ville rose. Poubelles qui débordent, pelouses pelées sur les berges de Garonne, pieds de lampadaires rafistolés sur le Pont Neuf, jardinières transformées en cendriers géants rue de Metz… Le Toulousain à l’origine de cette démarche « citoyenne » a pointé dès le départ le laisser-aller dans le centre historique et notamment sur les berges de la Garonne avec leurs pelouses pelées, parsemées de verre cassé et de capsules de bière. Mais qui aime bien, châtie bien… Saccage Toulouse » trouve aussi que la ville est « plus propre » qu’avant avec moins de dépôts sauvages, et des poubelles de qualité ».
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?