Flamme olympique : "Un souvenir ancré à vie…" On a retrouvé la trace de l’ado qui a embrasé Auch lors des JO d’Albertville en 1992
Il n’avait que 16 ans, le 21 janvier 1992, quand il a fendu la foule massée dans les rues d’Auch, flambeau en main, pour aller allumer la vasque installée au pied de la cathédrale Sainte-Marie. La Dépêche du Midi a rencontré Jean-Pierre Cassaing, dernier relayeur de la flamme olympique, lors de l’étape Tarbes-Auch, à l’occasion des Jeux olympiques d’hiver d’Albertville.
L’aventure commence par hasard. Quand Jean-Pierre Cassaing pousse les portes d’un bureau de poste pour acheter un timbre pour ses parents. À l’intérieur, un présentoir va cependant attirer son attention. La Poste étant partenaire des Jeux olympiques d’hiver de 1992, qui se déroulent dans les Alpes françaises, elle propose à ses usagers de participer au relais de la flamme olympique. Pour ce faire, rien de plus simple, il suffit de déposer sa candidature dans les urnes disposées dans les bureaux de poste.
Du haut de ses 16 ans, l’Auscitain glisse un bulletin. Une bouteille à la mer… parmi des milliers d’autres. Mais comme le dit le dicton : qui ne tente rien n’a rien. "C’est une opportunité qui s’est présentée et qui a été hyper positive parce que ça collait à mes passions : l’escrime – discipline olympique par excellence – mais aussi le sport en général", confie Jean-Pierre.
Car un beau jour, l’adolescent, devenu aujourd’hui directeur de la communication chez Mediameeting et AirZen Radio à Toulouse, reçoit un coup de fil : il fait partie des heureux élus. "Je suis un peu tombé des nues… Je ne m’y attendais pas du tout", se souvient le désormais quadragénaire.
Mais une surprise peut en cacher une autre. Jean-Pierre apprend, étant le plus jeune à avoir été tiré au sort, qu’il va avoir le "privilège" d’allumer la vasque sur le parvis de la cathédrale Sainte-Marie. Le début d’une aventure singulière : "Un souvenir qui restera ancré à vie en moi."
"Un moment surnaturel"
Après quelques briefings, le jour J arrive. "Une grande joie, une grande excitation et un peu de trac" s’emparent du lycéen scolarisé à Pardailhan. Alors que la nuit est déjà tombée sur la capitale de la Gascogne, Jean-Pierre est laissé par une camionnette – déposant un relayeur à chaque kilomètre lors des 10 derniers – un peu avant le bas de la rue d’Étigny.
Avant de prendre le dernier relais et parcourir "un petit kilomètre", le jeune homme qu’il était, ne prenant pas réellement la mesure de l’évènement, ne pouvait se douter de ce qu’il allait vivre… "Il y avait un monde incroyable, je n’avais jamais vu la ville comme ça. On était escorté par les motards de la Garde républicaine. Ils faisaient du sur-place, on avait du mal à passer… C’était un peu un moment surnaturel", raconte l’Auscitain.
Une personne va même jusqu’à lui glisser qu’il n’y avait pas eu autant de monde dans les rues depuis la Libération, lors de la Seconde Guerre mondiale. Difficile de le vérifier… Dans son édition du 22 janvier 1992, "La Dépêche" évoquait plus de 5 000 personnes pour accueillir le flambeau.
"C’était assez futuriste"
Délimités par des barrières, les derniers hectomètres menant à la place de la République sont dégagés. Jean-Pierre, alors en duo avec un postier, n’avait plus qu’à grimper sur le podium pour allumer la vasque. Le tout sous les yeux de ses grands-parents "venus des quatre coins du Gers". "C’était très spectaculaire ! Je me suis retrouvé ensuite à faire face à la foule en brandissant la flamme", se remémore encore le quadragénaire, qui a conservé tenue officielle et coupures de presse. Un spectacle son et lumière l’accompagnait. "C’était assez futuriste", précise-t-il.
Un moment où le temps est comme suspendu, aussi magique que rapide. "Une fois que je suis descendu du podium, c’était terminé. On repasse à la vie normale", partage l’Auscitain. Pas exactement. Cet évènement va être le point de départ, pour lui, d’une année marquée du sceau de l’olympisme. Après avoir "consommé en tant que spectateur" les JO d’hiver d’Albertville, le lycéen a vécu de l’intérieur les Jeux olympiques d’été de Barcelone "pour suivre l’équipe de France de pentathlon moderne".
Une histoire avec l’évènement sportif le plus regardé dans le monde qui pourrait bien se poursuivre ce samedi 18 mai, à l’occasion du retour de la flamme olympique en terres gersoises. "Ça me fera quelque chose de revoir ça", admet Jean-Pierre. Mais cette fois-ci, en tant que simple spectateur.
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